Métamorphose, 2019, Alain Nsenga (République Démocratique du Congo)
A travers sa série de photographies Métamorphose, Alain Nsenga interroge et remet en cause certains canons esthétiques imposés dans l’espace public, auxquels est soumise ou se soumet une partie de la population féminine lushoise. Dans Réflexions, l’artiste s’est en effet intéressé aux nombreux panneaux publicitaires qui font l’article de produits cosmétiques pour se blanchir la peau, en se demandant pourquoi personne ne contestait leur présence croissante à Lubumbashi, et à qui étaient réellement destinés ces produits véhiculant une image de la femme sans rapport avec l’apparence physique de celles des femmes lushoises. Façades se penche pour sa part sur les coupes de cheveux peintes sur les devantures des salons de coiffure lushois. Toutes proposent différentes techniques de coiffure visant à modifier les cheveux (défrisage, placage, etc. ) ou à leur rajouter des artifices capillaires (tissage, perruques, etc.) mais qui dans tous les cas, témoignent selon Nsenga d’une non-acceptation de soi. Intérieurs complète cette série et montre des intérieurs de salons de coiffure.
Alain Nsenga vit à Lubumbashi où il exerce le métier de graphiste et de photographe. Il produit des œuvres de présentation pour les artistes et les entreprises locales. Il a étudié le Design & Multimédias à l’Ecole Supérieure d’Informatique Salama (ESIS) où il enseigne. Ses photos sont une quête permanente d’originalité et d’authenticité. Sa rencontre avec Picha et ses activités de graphiste au sein de cette association d’artistes l’ont conduit à participer à plusieurs ateliers et à travailler avec l’équipe de la Biennale de Lubumbashi depuis la 3ème édition en 2013.