Onejoon Che

Ruashi’s Boys
Che Onejoon (Corée du Sud)

2019

Ruashi’s Boys relate le quotidien d’une famille lushoise du quartier éponyme au travers de son travail, de ses moments de détente, ses préoccupations et  aspirations. Nous suivons ainsi Trésor et son frère Jipe qui vivent avec leur mère en face de la Ruashi Mining Company, un site minier appartenant au groupe chinois Jinchuan. Les deux frères et leur cousin se rendaient  auparavant quotidiennement à la mine mais seul Trésor y travaille à présent. Son faible salaire est une source importante de revenus pour sa famille. De son côté, Catherine, la petite amie de son père, prépare les repas pour Luwa Mine Guards dans son salon où viennent manger les gardiens des mines.

Le soir, Trésor y passe la plupart de son temps avec sa famille pour boire des bières et discuter de leurs préoccupations, comme le fait que la compagnie minière chinoise Qin Chuen réalise d’énormes profits grâce à la mine de Luawa City sans aider la communauté local et qu’elle embauche de travailleurs temporaires via un sous-traitant afin de réduire le coût de la main d’œuvre.La journée s’achève néanmoins joyeusement et le quartier dépourvu d’électricité plonge aussitôt dans l’obscurité. Seules brillent les lumières des lampadaires et des téléphones cellulaires depuis l’intérieur de la mine Luwa qui dans l’obscurité, matérialisent leurs espoirs et aspirations à un avenir radieux.

L’artiste visuel et cinéaste Onejoon Che a débuté sa carrière comme photographe judiciaire. Pour Texas Project, Che a photographié le quartier chaud en déclin de Miari, à Séoul, après que le gouvernement eut adopté la loi anti-prostitution en 2004. Il a également réalisé des courts métrages et des archives qui saisissent le traumatisme de l’histoire moderne de la Corée, en documentant les bunkers durant la période de l’après-guerre de Corée et les camps abandonnés de l’armée américaine en Corée du Sud après la guerre en Irak. Ces dernières années, Che a produit Mansudai Master Class, un projet de documentaire qui traite des monuments et statues réalisés par la Corée du Nord en Afrique. A partir de ce projet, il crée actuellement un théâtre documentaire, un film et une installation sur la culture et l’identité afro-asiatiques.

Che a notamment exposé internationalement à la Biennale de Taipei (2008), au Palais de Tokyo Module (2012), à la Biennale de photo du Musée du Quai Branly (2013), à la SeMA Biennale Mediacity de Séoul (2014), à la Biennale d’architecture de Venise (2014), à la Triénnale du New Museum (2015), Africa au Louisiana Museum of Modern Art  (2015) et à la Biennale de Busan (2018).

La participation à la biennale d’Onejoon Che est soutenue par Arts Council Korea.