Matata

Matata de Petna Ndaliko Katondolo (RDC, 2019, 37 min.)

Économie mondiale – esclaves, caoutchouc, cuivre, uranium, or, diamants, pétrole, niobium, coltan, …— Encore une fois. Et encore.
Mais l’image de qui? Le pouvoir de qui? Les corps de qui?
Le pouvoir. La violence. Des corps. Le Congo.
Mon histoire repose sur des mains coupées. Et sur des photographies prises par des missionnaires qui voulaient abolir l’esclavage alors même qu’ils croyaient que nous leur étions inférieurs.
Mon histoire repose sur la conviction du monde que je serai toujours sans espoir et sans défense. Que j’incarne la souffrance.
L’eau. La terre. Le feu. L’air.
La danse.
La photographie. L’mage. Le pouvoir. La violence.
Des corps.
Je suis le Congo, une réalité de fiction.
Ce que j’incarne est, je crois, élémentaire. C’est de l’eau, de la terre, du feu, de l’air. Danse. C’est Ejo-Lobi. Et ça a du pouvoir. Je repense les clics et les éclairs qui nous ont plongés dans l’histoire. Et je flirte avec la libération du regard colonial.

Petna Ndaliko Katondolo est un réalisateurs de film et éducateur primé de la République démocratique du Congo. Ses œuvres artistiques multi-genres sont reconnues pour leur style artistique provocateur afrofuturiste, qui engage un contenu historique pour répondre aux enjeux sociopolitiques et culturels contemporains. Fondateur et directeur artistique du centre culturel Yole! Africa et du Festival international du film du Congo, il enseigne et consulte régulièrement des organisations internationales pour lutter contre les inégalités sociales et politiques des jeunes par la culture et l’éducation. Il est actuellement artiste en résidence au Stone Center for Black History and Culture de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill.