Dorine Mokha

Lubumbashi 2050
Dorine Mokha (République Démocratique du Congo)

2019

La performance multidisciplinaire de Dorine Mokha qui décline danse, son et musique, a lieu vers 2050, dans un futur imaginaire où se déroule la Troisième Guerre mondiale. Un virus propagé dans toute l’Afrique plonge sa population dans l’oubli de son passé, l’indifférence face à sa pauvreté, la politique abusive de ses dirigeants et au pillage systématique de ses ressources par des grosses multinationales. Pire encore, une nouvelle colonisation guette le continent.

Dans ce contexte d’amnésie et d’apathie générale, la résistance s’organise dans plusieurs villes africaines dont Lubumbashi, où Watanshi, un jeune artiste chassé de la ville pour avoir retrouvé partiellement la mémoire, expérimente avec quatre de ses disciples un anti-virus, un cocktail d’images, de mots, de danse et de sons.

Chaque soir sous des arbres éclairés par des lampes à pétrole et près d’une carcasse d’un bus électrique Tesla, il convie secrètement des habitants de la région pour leur narrer tout ce dont il se souvient sur l’origine de la ville, la colonisation, les mangeurs de cuivre, la Gécamines, Lumumba, le premier Hercule congolais, la Troisième Guerre mondiale, les mines et bien davantage. Réussira-t-il à raviver leurs mémoires?

Né en 1989 à Lubumbashi, Dorine Mokha est un danseur, chorégraphe et auteur Congolais, co-directeur artistique de ART’gument Project à Lubumbashi et artiste associé aux Studios Kabako à Kisangani, où il a eu à suivre des stages de danse et Master class avec des chorégraphes renommés tels que Faustin Linyekula, Boyzie Cekwana, Andreya Ouamba, Panaibra Canda ou Desiré Davids. Ouvert à la multidisciplinarité, il a participé à de multiples ateliers d’improvisation théâtrale, d’initiation au cinéma, d’écriture théâtrale, d’écriture de projets et plus récemment de critique visuelle et production artistique.

Sur la scène internationale depuis 2013, Mokha a participé dans des programmes internationaux tels que les résidences panafricaines PAMOJA (2013-2015), le TURN Fund Meeting (2014), Berlin Platform – Goethe Institute Coproduction Fund (2018) et aux séminaires des festivals prestigieux tels le Festival d’Avignon, le Ruhrtriennale, le Theater der Welt ou le Theaterformen. Boursier 2014-2015 de l’Akademie Schloss Solitude, Lauréat 2016 de la Triennale Danse l’Afrique Danse de l’Institut Français, Jury 2017 du Zurcher Kontal Bank Prize ou Lauréat 2019 du Pro Helvetia Research Residency, Dorine est aujourd’hui compté par les jeunes chorégraphes émergents d’Afrique, et avec à son actif 3 créations personnelles : Reclus (2011), Entre deux I (2013) et Entre deux II : Lettre à Guz (2015), des multiples collaborations internationales et quelques textes écrits pour les arts de la scène, la critique salue son travail pour son expressivité, son propos et son engagement socio-politique.

L’année 2019 sera marquée par deux grands projets entre théâtre, danse, musique et arts visuels: Fleuve dans le Ventre (Mars 2019) de Fiston Mwamba, mise en scène par Carina Riedl (Autriche) dont il a signé la chorégraphie et la performance, et Hercule de Lubumbashi (Septembre 2019), une co-création avec l’auteur et compositeur suisse Elia Rediger. Et 2020 le sera par son futur solo Testament (Janvier 2020), la plus grande expression et large diffusion de sa lutte pour les libertés sexuelles et contre l’homophobie dans son pays, attendu en avant-première à Lubumbashi (Festival Temps du Théâtre, novembre 2019) et en première mondiale en Suisse (Kaserne Basel, janvier 2020).

Dorine Mokha est détenteur d’un baccalauréat Section littéraire du Collège Imara de Lubumbashi (2008) et d’une licence en Droit économique et social de l’Université de Kisangani (2013).