Georges Senga

Format
Georges Senga (République Démocratique du Congo)
2018

Format questionne l’activité des salles de cinéma de la province du Katanga avant et après l’indépendance. Durant la période précédant cette dernière, la formation de classes sociales entre Noirs et Blancs a engendré de profondes divisions. Georges Senga s’est concentré sur la domination de la Gécamines et des privilèges offerts à ses employés ; hôpitaux, bibliothèques, piscines, cinémas, etc. Revisiter ces espaces et plus particulièrement ceux qui servaient à projeter des films, lui a inspiré l’image d’un objet assemblé en une archive qui représente le vieillissement et la survie.

La période succédant à l’indépendance fait partie de l’identité personnelle de Georges Senga, qui fut témoin de la chute de la Gécamines. Cette dernière discriminait ceux qui, contrairement à ses employés, n’appartenaient pas à une classe sociale privilégiée mais qui ont imaginé des alternatives pour accéder aux images en mouvement. Lors de sa fondation durant l’ère coloniale, la commune lushoise de Katuba où Senga a grandi, fut l’une des premières communes indigènes dotée d’un système de prêt bancaire pour la construction des maisons. Celles-ci sont aujourd’hui modifiées suivant la situation économique du pays. Des habitants y ont ainsi transformé leur maison en cinémas privés afin que des riverains n’ayant pas les moyens de s’acheter une télévision, puissent regarder des films, matches de football ou documentaires.

Né en 1983 à Lubumbashi, Georges Senga est un photographe découvert lors de la première édition de la Biennale de Lubumbashi, par Marie-Françoise Plissart et Sammy Baloji. En 2010, il rejoint l’association Picha en prenant le rôle de photographe principal.

En 2009, son travail empreinte est présenté à la deuxième édition de la Biennale de Lubumbashi avec Simon Njami, à Tarifa, à Bruxelles et à Nairobi. En 2011, il participe à une Master Classe organisée par le Goethe Institute de Johannesburg, à Bamako, en 2012 à Lubumbashi, en 2013 à Lagos. En 2012, il réalise la troisième et quatrième série photos Une vie après la mort et kadogos présentées en 2013 à la Biennale de Lubumbashi, en 2014 à Addisphotofest, au MuZEE en Belgique et à la Biennale de Kampala. En 2014, il bénéficie d’une bourse d’un mois de Pro Helvetia au Zimbabwe, pour la préparation de son projet photo TRANSIT. En 2015, il dispose d’une première résidence au WIELS en Belgique, et présente dans une exposition collective Odyssée africaine au Centre Culturel de Forest. Cette même année, il présente son travail à la Biennale de Bamako, où il est lauréat du prix Leon l’africain. De septembre 2015 à février 2017, il était en résidence à Stuttgart Akademie Solitude ou il réalise le travail cette maison n’est pas à vendre et à vendre. Cette même année, il présente ce travail au Market Photo Workshop à Johannesbourg, au Cap Prize Basel en Suisse, et à la Biennale de Bamako au Mali ou il obtient le premier prix DEMOCRASSE.

Georges Senga est l’un des contributeurs du projet de recherche On-Trade-Off, initié par Picha et Enough Space for Space. Le point de départ de ce projet est la matière première Lithium. Elément naturel (numéro trois du tableau périodique), le lithium est actuellement considéré comme le nouvel ‘or noir’ en raison de son rôle crucial dans la transition mondiale vers une économie verte et sans combustibles fossiles.

La participation de Georges Senga à la biennale est soutenue par WIELS.