Ghislain Ditshekedi Mabiala

Ishango Kwetu
Ghislain Ditshekedi Mabiala (République Démocratique du Congo)
2019

L’os ou le bâton d’Ishango a été découvert en 1950 par un géologue belge au bord du lac Edouard en République Démocratique du Congo et pourrait dater de 20 000 ans. S’il existe un consensus plus ou moins établi pour dire que l’objet serait la plus ancienne attestation de la pratique de l’arithmétique dans l’histoire de l’humanité, les théories quant à sa finalité effective divergent toutefois. Partant de l’étude de cet artefact envisagé comme un objet de fierté dont ont été dépossédés les Congolais, Ghislain Ditshekedi Mabiala en propose sa propre interprétation en inversant la flèche du temps pour remonter à sa source et questionner sa généalogie. Ishango Kwetu suggère une forme de rapatriement d’une logique mathématique en Afrique et revisite le célèbre bâton dans un contexte congolais, tant sur le plan architectural, décoratif, philosophique, pédagogique que métaphysique, à travers une carte où temps, espace et réalité participent de la même équation.

Né à Lubumbashi en 1982, Ghislain Ditshekedi a obtenu son diplôme en arts plastiques l’Académie des Beaux-Arts de Lubumbashi en 2008. Juste après ses études, il décide de se lancer dans la longue marche vers de nouveaux savoirs sur différentes techniques et différents matériels dans les ateliers des anciens de l’Académie des Beaux-Arts. Il a également suivi d’autres formations, entre autre la photographie à CEPROPHO avec le soutiens d’Africalia en 2003, et l’atelier sur la technique du bronze animé par l’artiste Kinois Disundi à l’Académie des Beaux-Arts de Lubumbashi dans la même année.

Amoureux de toutes sortes de bricolages, inspiré par sa propre vie tout en questionnant son entourage sur l’équilibre entre l’art et la société, le passé et le devenir du continent Africain, Ghislain Ditshekedi se demande comment retrouver l’équilibre de ce continent en plein mouvement de nutation. Toujours à la recherche de la perfection, il a suivi des stages de formation organisés à l’intention des artistes par l’Asbl Dialogues, et animés par e.a. Aimé Mpane, Thérèse de Boever, Disundi et Dikisongele.

Il a participé à de nombreux cconcours et expositions collectives entre Lubumbashi et Kinshasa, et à l’étranger, dont « ChinAfrika » au Musée d’art contemporain de Leipzig, « M’zizi » au centre d’art Waza à Lubumbashi, « Mama wa kwetu » et « L’œil du cinquantenaire » à la Galerie d’Art Contemporain du Musée National de Lubumbashi. Il a égalament plusieures expositions personnelles, dont « Initiation » à l’Asbl Dialogues à Lubumbashi et « Au-delà de nos apparences » à l’Alliance française de Lusaka en Zambie.

En 2013 et 2015, Ghislain Ditshekedi a travaillé au sein de l’équipe de la Biennale de Lubumbashi et a collaboré à la production de plusieurs projet d’artistes invités par la biennale. Depuis 2015, il travaille à des installations monumentales sur le thème de la sécurité routière dans la ville de Lubumbashi, commanditées par des entreprises industrielles lushoises et de régions telles que Muzuri Sana et Hakuna Matata.

La participation de Ghislain Ditshekedi Mabiala à la biennale est soutenue par AfricaMuseum.