Trésor Malaya

In Situ ou In City
Trésor Malaya (République Démocratique du Congo)
2019

Au travers les quartiers de Camp Assistants et de Brondo illustrant la dichotomie entre les « évolués » et le reste de la population lushoise, In City ou  In Situ  questionne des systèmes politiques et de classes sociales qui pendant longtemps, ont assujetti les Congolais et brisé la solidarité qui pouvait exister entre eux. Camp Assistants, le quartier de l’élite intellectuelle lushoise et des » évolués », était situé non loin de la zone où vivaient les Blancs. C’est dans ce quartier qui a connu un déclassement et s’est aujourd’hui fortement paupérisé, que Trésor Malaya a récupéré d’anciennes tôles de toitures de maisons et en a offert des neuves en contrepartie à leurs habitants. En parallèle, ceux du quartier de Brondo qui n’ont pour leur part jamais jouit des privilèges dont bénéficiaient les résidents de Camp Assistants, parviennent à mettre en place des activités lucratives et à avoir accès à l’eau et l’électricité. In City ou In Situ pose la question de l’absurdité et de la faiblesse de tout qui se prétend supérieur aux autres puisqu’au bout du compte, la résilience acquise au fil des années par les habitants de Brondo, les arme mieux à faire front aux difficultés du quotidien.

Né à Lubumbashi en 1983, Trésor Malaya, plasticien et performer, est un des artistes lushois les plus innovant de sa génération. Diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Lubumbashi, il a participé à de nombreux ateliers de formation et de création qui ont affiné sa démarche artistique. En 2000, il participe à un atelier animé par Aimé Mpane, et à un autre atelier par le plasticien Disundi en 2001. De 2001 à 2007, il intègre la Galerie Palanca Negra en Angola au cours de son périple en Afrique australe.

Parallèlement à son travail personnel, auquel il consacre la majeure partie de son temps, il participe à des projets collectifs de création (avec le groupe Malaika notamment) et accompagne des projets de grande envergure telle que la valorisation de la peinture murale des femmes Lamba du village Makwacha avec le centre d’art Picha, le photographe Sammy Baloji et le plasticien Pathy Tshindele; l’accrochage de la Biennale de Lubumbashi consacré à la photographie et à l’art vidéo; la scénographie de la création théâtrale franco-congolaise Noires, de Roland fichet, mise en scène par David Farjon; la scénographie sur La tragédie IO avec l’écrivain Kossi Efoui, et de la pièce Catharsis de Gustave Akakpo, mise en scène par Fabien Kabeya en présence de Gustave Akakpo.